Le projet Noria (Nouvelle approche pour l’orientation post-bac en Alsace), porté par l’Université de Strasbourg, est lauréat de l’appel à projets Dispositifs territoriaux pour l’amélioration des études supérieures (Programme d'investissements d'avenir-PIA 3). Déployé sur dix ans, doté d’un budget de 3 millions d’euros, ce projet a l’ambition d’aider les étudiants à choisir les filières les plus adaptées à leur profil, leurs aspirations et leurs projets. Le point sur ce projet avec Pascale Bergmann, vice-présidente déléguée à la réussite étudiante et porteur du projet Noria.
Noria, qu’est-ce que c’est ?
C’est un projet vaste et ambitieux, dont l’objectif est d’accompagner les parcours d’orientation et d’études réussis de tous, et notamment des publics les plus éloignés des études. Le moyen : neuf actions de proximité (lire encadré), d’expériences vécues et partagées, où se mêlent présentiel et numérique et où la collaboration des différents acteurs est centrale. Les actions se nourrissent réciproquement, d’où l’image de la noria1 (voir schéma ci-dessous). Elles intègrent également les nombreux dispositifs existant déjà sur cette thématique (Eole, Disrupt, Cordées de la réussite, etc.).
Quel est le périmètre de Noria ?
Géographiquement, le périmètre se confond avec celui de l’académie de Strasbourg, donc de l’Alsace. Porté par l’Unistra, le projet intègre de très nombreux partenaires, ce qui est un gage de sa réussite : les établissements d’enseignement supérieur du contrat de site2, tous les établissements publics de l’académie (lycées, collèges, écoles de santé, paramédical, social, arts…), la région Grand Est, la fédération des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) d’Alsace, l’Association pour la fondation étudiante pour la ville (Afev), le réseau des bibliothèques municipales, la Nef des sciences. Le dispositif pourrait d’ailleurs être élargi à tout le Grand Est, voire au territoire national.
Comment va se déployer le projet ?
Il va se déployer sur dix ans. Étant lauréat de l’appel à projets du PIA 3 Dispositifs territoriaux pour l’amélioration des études supérieures, il dispose d’un budget de 3,150 millions d’euros pour financer les actions sur toute la période. Les actions et les moyens seront donc échelonnés. Concrètement, le projet commencera sa phase opérationnelle en janvier 2020.
Les actions ont été élaborées puis affinées dans une démarche très collaborative avec les acteurs qui interviennent dans les domaines de l’orientation, de l’accompagnement, de l’insertion professionnelle, sous forme d’appels à idées, de groupes de travail, de commissions spécialisées. Un pré-projet a également été testé auprès d’élèves, afin de vérifier la pertinence des actions. Nous avons d’ailleurs modifié certaines propositions suite à des remarques ou réactions des usagers. C’est aussi à leur demande que nous avons créé un « parcours labellisé », valorisable dans Parcoursup. Il attestera en effet du fait qu’un postulant à telle ou telle formation a travaillé sérieusement son projet d’orientation.
Dix ans, c’est long. Comment pensez-vous gérer le projet dans le temps, sans le figer ?
Nous ne sommes pas en capacité aujourd’hui de déterminer les actions qui seront encore pertinentes dans dix ans. Aussi, nous lancerons chaque année un appel à projets à la communauté, pour intégrer de nouveaux dispositifs ou de nouvelles actions, dans l’objectif de les expérimenter. Ils seront étendus s’ils se révèlent pertinents. Ainsi, nous resterons dans une dynamique d’innovation, qui nous permettra d’actualiser le dispositif.
Propos recueillis par Caroline Laplane
1 Une noria est une roue à godets utilisée pour remonter l’eau des puits et irriguer les territoires arides éloignés.
2 École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (Engees), École nationale supérieure d'architecture (Ensas), Haute école des arts du Rhin (Hear), Institut national des sciences appliquées de Strasbourg (Insa), Université de Haute-Alsace (UHA) et Unistra.